Dimanche passé, le Duo sforzando formé du corniste Christophe Sturzenegger et de son épouse la pianiste Julie Fortier faisait résonner les voûtes du temple de Don Poncet dans un moment fort agréable d’écoute et intéressant par sa diversité et son côté didactique.
Le nombreux public présent passait de surprise en surprise au gré des œuvres et des formations, cor des Alpes, cor et piano, piano à quatre mains, cor solo, piano solo et même récitant de poème. La difficulté physique de la pratique du cor sur la longueur et l’obligation d’éliminer l’eau accumulée par condensation dans les 3 mètres de tubulure de l’instrument (et la salive n’en compose que le 5%) impose quelques passes de repos pour le souffleur. Ces moments sont occupés par des pièces pour piano seul ou piano à quatre mains. En effet, le corniste Sturzenegger est également un remarquable pianiste, doublé d’un compositeur reconnu.
La première partie débutait par une Introduction à la Sérénade de Benjamin Britten au cor des Alpes, suivie de deux compositions très mélodieuses du corniste, inspirées par la naissance de ses enfants dans un beau style romantique rappelant Schumann ou Rachmaninov. L’alternance au piano à quatre mains présentait des extraits de la magnifique et célèbre œuvre Peer Gynt du norvégien Edvard Grieg, pour terminer par un extrait d’une belle sonate de Chris Garland, corniste et compositeur écossais actuel renommé à l’écriture dans un style romantique faisant magnifiquement chanter l’instrument.
La seconde partie apportait un reflet de la première partie, débutant par une Etude de l’éminent corniste Franz Strauss, père de Richard Strauss, une belle variation sur les thèmes de la
5e symphonie de Beethoven pour cor solo. Le récit du célèbre poème Le Cor d’Alfred de Vigny introduisait ensuite un intermède pianiste de Julie Fortier dans un splendide mouvement de la 20e sonate de Beethoven.
Après une dernière ode au cor solo, le concert se bouclait par le prolongement des pièces de Grieg et Garland de la première partie.
Tout au long du programme, l’auditoire attentif et conquis ne ménageait pas ses applaudissements, récompensés par un court bis fermant la boucle d’un moment musical de haut niveau.
De retour après un premier passage en 2006 dans les concerts RCVJ, suivi d’un deuxième au sein du Geneva Brass Quintet en 2009, Christophe Sturzenegger n’a pas caché son plaisir de pouvoir apporter à nouveau son message musical à la Vallée de Joux.
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